Interview de Rim Ben Yahia, Responsable de la police municipale
A l’occasion de la Journée Internationale des Droits des Femmes, nous avons rencontré Rim Ben Yahia, Responsable de la Police Municipale d’Epinay-Sous-Sénart, pour nous parler de son expérience au sein de la police.
1 – Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours ?
Je m’appelle Rim Ben Yahia, j’ai 46 ans et je suis policière municipale depuis février 2011. Après avoir passé le concours, j’ai d’abord été recrutée à la police municipale de Combs-La-Ville et je suis arrivée sur la commune d’Epinay-Sous-Sénart en 2014.
Avant ça, j’ai d’abord été gendarme adjoint en 1999. J’ai toujours travaillé dans le monde de la sécurité.
2 – Quelles ont été vos motivations pour faire ce métier ? Qu’est ce que vous aimez dedans ?
J’ai toujours aimé les métiers à l’uniforme car j’avais une tante qui était militaire. Elle a été une vraie source d’inspiration pour moi et je m’amusais d’ailleurs à mettre ses vêtements quand j’étais jeune.
J’ai aussi toujours voulu aider les gens et être au service de la population car je n’aime pas l’injustice, et c’est pour ça que j’ai voulu rentrer à la gendarmerie. Ce qui me plait dans ce métier, c’est de pouvoir travailler en équipe et de faire des interventions qui sont très différentes, il n’y a pas de routine dans ce métier.
3 – Comment êtes-vous arrivée à ce poste ? Avez-vous rencontré des difficultés ?
J’ai été nommée Responsable de la police municipale d’Epinay-Sous-Sénart le 1er décembre 2020 sur la volonté du Directeur Attaché à la Sécurité.
J’ai évidemment rencontré quelques difficultés dans mon parcours, car en tant que femme ça n’a pas toujours été facile de travailler dans un monde masculin, il faut travailler plus, redoubler d’efforts pour montrer qu’on a notre place et que la société a aussi besoin des femmes dans la police.
4 – Comment dirigez-vous une équipe majoritairement masculine ?
Pour ma part, je ne vois pas les agents en tant qu’hommes ou femmes, pour moi ce sont avant tout des agents de police, je ne fais aucune différence entre les deux. Je ne rencontre pas de difficultés particulières, ça se passe très bien avec la nouvelle équipe et il n’y a pas de distinction entre les hommes et les femmes. On est tous pareils, on porte l’uniforme, il y a vraiment une égalité.
5 – Quels sont les avantages d’être une femme dans la police ? et les difficultés ?
On peut avoir un point de vue et une approche différente. Notamment lors des interventions, quand il y a une femme dans l’équipe, on peut dire que sa présence calme plus facilement la situation. Quand il y a un homme face à un policier, en général la tension est plus grande, alors que nous les femmes on arrive à calmer le jeu plus rapidement et ça se passe très bien en général. Les hommes respectent plus les femmes. Il y a souvent ce côté maman, ce côté grande sœur qui se dégage, on a aussi un rôle social et on est plus dans le dialogue.
C’est vrai qu’il y a aussi des hommes qui n’acceptent pas malheureusement qu’une femme de la police vienne leur parler, et refusent de nous parler. On entend parfois des propos sexistes, et ça peut arriver aussi au sein-même de la profession, comme par exemple un collègue qui nous dit « n’intervient pas reste derrière, ou reste dans la voiture ».
Pour moi la femme a tout à fait sa place au sein de la police et j’encourage toutes les femmes qui veulent faire ce métier à s’engager, et d’ailleurs il y en a de plus en plus qui ont des postes importants.
6 – Comment est votre rapport avec la population ? et en particulier avec les jeunes ?
Je suis quelqu’un qui connaît bien la population, j’ai un bon rapport avec elle et notamment avec les jeunes, avec qui ça se passe très bien. Je les vouvoie toujours d’ailleurs.
Je fais de la prévention et ils sont très réceptifs avec moi, alors que c’est parfois moins le cas avec mes collègues masculins. Mais on essaye de leur donner une nouvelle image de la police municipale, on essaye de trouver un équilibre entre la souplesse et l’autorité.
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